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III Guzet, la station de ski du Couserans : l'Or Blanc dans la vallée.

        2 Évolution de la station.

           L'évolution de la station est divisée en trois phases distinctes : la création et le S.I.A.L.T.U. pour les années soixante ( petite station de la Trape ), la concession des années 70 et 80 ( Guzet Neige ), et la période chaotique des années 90 ( Guzet ).

          Les années soixante marquent donc le départ de l'investissement des communes locales dans le tourisme hivernal. Mais le manque de moyens financiers des communes va rapidement obliger le S.I.A.L.T.U. et les responsables locaux à trouver une solution pour l'endettement ( les emprunts ne peuvent plus être payés ), et pour ne pas stopper la croissance du domaine de ski. La station va donc être mise en concession.

         C'est en 1969 que la Société d'Equipement Touristique ( S.E.T. : appartenant à M Pippi ), va prendre en main la station. Le contrat est signé le 28 avril 1968. Ce contrat, d'une durée de 30 années, soumet la S.E.T. à plusieurs conditions : reprise de la dette des communes, versement de 0,5% du chiffre d'affaire des remontées mécaniques à la commune d'Ustou et 0,5% au S.I.A.L.T.U., et doit s'engager dans l'élaboration d'un plan d'urbanisation.

          C'est grâce à cette concession, qui durera de 1969 à 1992, que la station de Guzet-Neige va se construire : équipement de transport des skieurs sur 4 domaines ( Freychet, Guzet, Prat Matau et La Trape ) soit 3 télésièges et 17 téléskis, des chalets ( plus d'une centaine ), des hôtels et résidences.

Chalet de Guzet, sapinière du Prat Mataou

 

          Pendant cette période, pendant l'age d'or, il y a très peu de changements : quelques changements administratifs interviennent, la S.I.A.L.T.U. se transforme en Syndicat Intercommunal Guzet-Neige ( S.I.G.N. ) et la S.E.T. fusionne avec la Société Industrielle d'Exploitation du Béton Armé ( S.I.E.B.A.) avec laquelle les comptes seront mélangés.

          La station a un fonctionnement original : "Guzet représente un cas exceptionnel dans les Pyrénées : tous les pouvoirs étaient regroupés dans une seule main ( le concessionnaire ), qui assurait la totalité de l'équipement, de l'hébergement, de la gestion. Les stations pyrénéennes sont en effet habituellement gérées par les communes ou syndicats intercommunaux, ou par des Sociétés d'Economies Mixtes, associant partenaires publics et privés"(2).

          C'est cette gestion qui a fait la force de la station ( facilité de mouvement de moyens financiers privés ), mais qui posa les problèmes du début des années 90 quant une aide fut demandée par le concessionnaire, à la collectivité locale. Alors que des investissements sont réalisés, la saison catastrophique de 89/90 fait chuter le chiffre d'affaire ( 1 M de franc contre 8 pour 88/89 ). Le concessionnaire ne peut plus respecter ses contrats financiers vis-à-vis des communes et se désengage de l'entretien et de l'équipement de la station. C'est cette situation qui va entraîner une crise au début de 1992 entre le concessionnaire et le S.I.G.N.

          Fin 1992, un Syndicat Mixte sera créé pour reprendre la concession de la station : le Conseil Général de l'Ariège s'engage pour 52% des parts, la commune d'Ustou pour 24 %, et le District du Canton d'Oust pour 24%. "C'est la première fois que le Conseil Général s'engage directement dans la gestion financière d'une station de ski, indiquant bien la volonté de soutenir le développement touristique du département"(3).

Plan de Guzet 57 ko            Une procédure judiciaire devant le Tribunal Administratif a été entamée pour négocier le départ du concessionnaire. Pendant cette période de restructuration, la station est confiée à la Compagnie Française de Loisirs qui désigne M Hadad ( qui a dirigé pendant 20 ans une station dans les Rocheuses canadiennes ) comme directeur. Il quittera la station en octobre 93, pour une station du sud des Alpes. C'est M de Tourton, actuel directeur, qui est désigné pour diriger Guzet.

 

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          Ce changement va avoir de grosses conséquences : les chalets de la station sont vendus il ne reste que les remontées à gérer. Il n'y aura plus de construction de bâtiments d'hébergements réalisé par la station, le nombre de salariés permanents et la durée de travail des saisonniers vont diminuer puisqu'il y a moins de travail : avant ce changement, dès que la neige était insuffisante pour travailler sur toutes les remontées, les permanents reprenaient leurs travaux de maçonnerie ( construction et amélioration des chalets et immeubles ), ainsi les saisonniers terminaient la saison sur les quelques remontées restantes. Aujourd'hui, les saisonniers sont licenciés dès que les premières remontées ferment, et les permanents font fonctionner la station jusqu'à la fermeture, et s'occupent de l'entretien et des travaux d'aménagement pendant la saison morte.

 

          Depuis la reprise par le Conseil Général de l'Ariège, la station a vu naître quelques projets mais les travaux d'aménagement ont été assez rares. Le dernier projet en date, est l'aménagement d'un vallon situé entre 1700m et 1900m, exposé sur un versant nord, derrière le pic du Freychet. Cela devait permettre de palier au manque de neige, visible sur les dernières saisons. Un autre projet concerne le secteur du Picou, avec des travaux visant à augmenter la qualité du service sur le secteur le plus fréquenté de Guzet.

          Mais tous ces projets n'arrivent pas à masquer la situation de faiblesse de la station : fermeture de téléskis, remontées inexploitées pour des raisons qui ne sont pas liées au problème d'enneigement, qualité moindre de la prestation offerte par la station. Si des efforts ne sont pas réalisés, Guzet risque d'en subir les conséquences d'ici quelques années. Le dynamisme, la remise en question et la motivation que l'on peut retrouver dans les entreprises privées, manquent aujourd'hui à la station du Couserans. Mais, restons réalistes, ce qui manque le plus c'est des moyens financiers qui permettraient d'effacer les déficits et de voir l'avenir avec moins de morosité.

Entretien :

 

Notes :

 

Bibliographie :

 

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