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I Les Forges de la vallée du Garbet.

             6 Synthèse :

                L’évolution des forges à bras, marteau et soufflets manuels, aux forges à la Catalane, a duré plus de deux millénaires. Alors qu’elles étaient parfois mobiles, se déplaçant de site en site, jusqu’au XIIème ou XIIIème siècle, elles vont au fur et à mesure s’installer près des cours d’eau dans les Pyrénées et prendre le nom de Mouline : l’influence de ces nouvelles techniques va se propager à partir de 1300, de l’est de la chaîne vers l’ouest, en restant bien concentrée sur l’Ariège.

        La caractéristique principale des différentes forges est de produire du fer directement, sans passer par la fonte ( produit intermédiaire des hauts fourneaux ), grâce à la bonne qualité du minerai. D’après le baron de Dietrich, les forges sont très économiques comparées au procédé des hauts fourneaux, qui n’est pas encore compétitif en 1786. Quand il faut 3 à 3 ¼ de livres de charbons pour produire 1 livre de fer forgé par la méthode à la catalane, il en faut 6,5 pour le procédé indirect parce que le fer passe par un état intermédiaire qu’il faut ensuite affiner ( énergie supplémentaire ) pour obtenir enfin le même produit.

         Mais malgré cette remarque, les forges sont quand même de grandes consommatrices de bois, nécessaire à la production de charbon. Pour les forges de la vallée du Garbet et du Couserans, il va s’ajouter à cette consommation, l’obligation de fourni du charbon pour ‘l’échange’ : l’accord obligeait les maîtres de forge couserannais à payer la charge de minerai ( 1 sac de 50 kg ), par un volume supérieur de charbons ( 2 sacs ), plus une somme d’argent pour payer l’excédent de poids pour le transport par le port de Saleix ( un voiturier conduisait jusqu’à trois mulets qui portaient chacun 135 kg : trois sacs de minerai pesaient entre 140 et 150 kg ).

Mineurs d'Aulus

Entrée des mines d'Aulus

        Cet échange pénalisait les forges du Couserans, et "le baron de Dietrich se demande comment les maîtres de forge ne cherchent pas à se procurer du fer à de meilleures conditions"(25). D’autant plus que le traité est connu par un seul exemplaire, une copie de l’original du XVIIIème, qui appartenait à Vicdessos, où les parties concernant le charbon de bois avaient disparues. Les seules tentatives couserannaises, pour remédier à cette situation, seront juridiques : mais au début du XVIIIème le seigneur d’Ercé perd son procès au parlement de Toulouse, qui donne raison à Vicdessos dans un rapport, et quelques années plus tard, c’est un autre seigneur du Couserans qui se voit retourné la même réponse. L’échange durera jusqu’au XIXème, jusqu’à la fin de l’activité en 1859.

        Les dégâts causés aux forêts par les forges et le pastoralisme, dans une moindre mesure, vont se régler tout seuls : depuis le milieu du XIXème, avec la fin de la métallurgie traditionnelle et le début de l’exode rural, les forêts vont reconquérir leurs anciens emplacements. Aujourd’hui, on peut dire que la forêt dans la vallée du Garbet a repris une place importante en superficie ( dans une proportion qu’elle n’avait pas atteint depuis 400 à 500 ans, voir plus ? ….). Mais l’influence des hommes est perceptible puisque maintenant le hêtre domine : privilégié pendant des siècles pour ses qualités ( pour le bois de chauffage, le charbon de bois, leur droiture et leur facilité à être débardé par les glissières ou par les animaux ). Alors que les sapinières sont en minorité : il subsiste de petites parcelles sur la commune d’Aulus ( bois des Coumes, bois de la Lau Fourcade, contour de la cascade d’Ars ) protégés par leurs difficultés d’accès ou par une limitation d’exploitation pour le bois de construction ( bois du Tuffé ).

       A titre de conclusion vous pouvez consulter le tableau qui suit : il résume ces quelques chapitres du néolithique au XIXème

Tableau : Des forges à bras aux Forges à la Catalane, deux millénaires d’évolution.

Dates

Vallée du Garbet

          Ariège

Évolution technique

Forêts

Néolithique : 5000 av-JC

    

Prémisses d’occupations de la montagne

     

Forêts primitives : Sapins et Pins

2500-2200 av-JC

     

Colonisation générale de la montagne

     

Développement du hêtre, premiers clariérages

Premier age du fer : VIIème, Vème siècle av-JC

     

Carbon à Varilhes

Fonderie cuivre étain.

     

Deuxième age du fer : IIIème siècle av-JC

     

Le Mayné à Bélesta 

Forges à bras : Soufflets en peaux, Marteaux manuels.

1er siècle av-JC

Vic d’Oust : Influence romaine, Mine de plomb argentifère à Coumebière

La Bastide de Sérou : Mines cuivre Argentifère

     

Développement de l’agriculture dans les vallées.

1er siècle

     

     

IIIème au IVème siècle

     

Rivèrenert : mine de fer exploité

Forges à bras :

Forges volantes

Soufflets en peaux,

Marteaux manuels.

     

IVème au VIèmesiècle

     

Rancié : exploitation de la mine de fer

     

XIème au XIIIème siècle

     

1287 : Urs  

 1292 : Orlu Mouline

Forge Biscayenne (26) Marteau mécanique, soufflet à éventail

Temps des Artigues et Croissance métallurgie influence coupes

XIVème siècle

Castel Minier. 1347 : Traité d’échange entre le Couserans et Vicdessos 

1390 : 11 moulines dans le comté de Foix.

Moulines (moulin à fer), Marteau mût par la force hydraulique et soufflets à éventail.

Exploitation intensive pour le pastoralisme et pour le charbon : 1er bédats ( XIVè).

 

XVème au

XVIème siècle

1446 : 1er texte sur la forge d’Aulus.

Fers bruts du Couserans et du comté de Foix vendus à Toulouse   

1553 : 27 ferrières dans le comté de Foix

1400 : premier haut fourneau à Liège ( Belgique ).

Ferrières synonyme de forge

XVIIème siècle

1574 : pillage d’Aulus, mouline bâtit ‘forgeante’

Forges en 1669 : Aulus, Oust ( Souleye ), Ercé.

1669 : 7 forges en Couserans, 34 dans le comté de Foix.

1680 : apparition trompe des Pyrénées

Forges

à

la 

Catalane.

Réformation de Colbert 1669 : Débuts de la protection et de la gestion des Forêts.

XVIIIème siècle

Apogée pour les forges de la vallée, entre 1775 et 1784 : les 4 fonctionnent.

1786 : inventaire du baron de Dietrich.

Crise du bois : forêts épuisées, destruction des résineux.

 

 

 

Le Code Forestier de 1829 et la Guerre des demoiselles.

XIXème siècle

Fermetures

des

forges

de  la vallée.

1853 :Maximum  de la  production de fer.

1859 : 1er haut fourneau de Pamiers.

1884 : fermeture deux dernières forges à la catalane en Ariège.

Conférence : 

Bibliographie et  Notes : 

 

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