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I Le Glacier du Garbet.

        4 Calibrage de la vallée et érosions post-glaciaires :

                La morphologie de la vallée du Garbet ne s'explique pas seulement par le travail d'un glacier. Avant son action mécanique, commencée il y a 1 Ma, une érosion plus classique ( eau de précipitation, d'un torrent, du gel et dégel ) a sculpté et formé une vallée Pré glaciaire. Cette vallée devait avoir une forme en "V", caractéristique de l'érosion torrentielle avec un torrent qui coule au fond d'un talweg étroit et sinueux.

        Le glacier va donc suivre cette vallée pré-glaciaire, en l'élargissant et en la creusant pour lui donner une forme de U. En traversant différentes roches, l'érosion va donner des calibrages différents : les roches dures donc difficiles à travailler pour le glacier, donnent des portions de vallées étroites ( portion entre Aulus et Ercé ). Les roches plus faciles à éroder, vont donner des vallées plus larges ( Bassin d'Aulus ).

        On peut remarquer que les portions de vallée les plus larges sont situées en aval de confluence de vallées : le bassin granitique d'Ercé est en aval de la confluence des glaciers Garbet-Moula, le bassin d'Aulus se situe en aval de la confluence de deux glaciers importants ( Ars et Fouillet ) et du glacier du Garbet.

        C'est surtout de l'amont vers l'aval que le profil transversal varie. En amont, on retrouve la forme en U très nette : à Agneserre par exemple dans le schiste et le calcaire primaire. En remontant plus haut on constate que les versants sont de plus en plus redressés. En aval, la puissance du glacier faiblissant, la forme en auge est moins nette. On peut même remarquer qu'autour du village d'Ercé des blocs de roches, de quelques mètres de haut, n'ont pas été complètement érodés et affleurent au-dessus du lit sédimentaire. Bien que ces blocs soient en granit, la remarque précédente témoigne d'un travail moins important de la masse de glace moins conséquente qu'en amont.

        Les glaciers ont donc façonné les vallées actuelles. Mais lors de la débâcle, une autre forme d'érosion, "Postglaciaire" ( après les glaciers ), va terminer de modeler les vallées. Alors que la limite inférieure des glaciers remonte au fur et à mesure du réchauffement, la moraine reste sur place. Elle est très instable, car constituée d'un mélange de sédiments de différentes grosseurs. Dès qu'elle est gorgée d'eau, elle devient plastique et glisse vers le fond de la vallée. Les torrents et les rivières tracent leurs cours au grès de ces éboulements et alimentent la plaine d'alluvions.

        La neige, qui n'alimente plus les glaciers, joue un rôle dans ce mécanisme, grâce notamment au avalanches de printemps qui vont former des cônes de déjection au pied des pentes les plus raides ( cône de déjection de Goulos par exemple ).

 

        Ceci est la dernière action importante sur la morphologie des vallées, due à la présence du glacier. Petit à petit, la faune et la flore vont reconquérir les espaces délaissés lors de la débâcle, pour donner le milieu que l'on connaît aujourd'hui.

 

Bibliographie :

  • ( I )  : FISCHESSER Bernard : La vie de la montagne, Chêne/Hachette, 1982.
  • ( II ) : DENDALETCHE Claude : Les Pyrénées, La bibliothèque du naturaliste, Delachaux et Niestlé, 1997
  • ( III ): CHEVALIER Michel : Le relief glaciaire des Pyrénées du Couserans, Revue Géographique du Sud-Ouest, p 97-124 et p 187-220, 1954. ADA 1PER4/1954.
  • ( IV ) : ELMI Serge, BABIN Claude : Histoire de la terre, Amphi science, Masson, 1996.
  • ( V ) : TAILLEFER François : Les glaciations dans les Pyrénées ariégeoises, Société ariégeoise des sciences et des lettres, p 35-54, 1987

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