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Index > patrimoine > Castel Minier > Texte de 2004 - Texte publié en 2004 - Texte publié en 2007 - Texte publié en 2009 Nouvelles recherches sur le site de Castel-Minier 2004 Sous la coordination de F Téreygeol, Cl. Dubois (archives), B. Ancel (étude en mine), N. Florsch (étude géophysique), A. Doridot, W.-J. Chitty (Topographie de surface), D. Jouneau (relevés de surface) Le lieu-dit “ Castel-Minier ” a connu une première phase de recherche archéologique au début des années 90 sous la responsabilité de Claude Dubois. A cette occasion, les travaux ont principalement porté sur la rive droite du Garbet dans l’une des rares pièces de près encore existantes entre Agneserre et Aulus-les-Bains. Il s’agissait de vérifier la véracité de la toponymie portant à la fois sur l’existence d’un château mais également d’une chapelle. Si la mine n’a pas fait l’objet de recherche spécifique au cours de ces campagnes, elle avait déjà été topographiée par la même personne dans les années 80. Il faut ajouter à cela que le site de Castel-Minier apparaît également dans les archives dès 1319 et surtout qu’il fait l’objet d’une description par Jean de Malus en 1600 alors qu’il est déjà abandonné. La topographie de la mine La mine a déjà fait l’objet d’une topographie par Claude Dubois dans les années 80. Certaines zones n’étaient cependant pas connues et il a été jugé préférable d’effectuer une topographie complète des réseaux souterrains afin de disposer d’un plan homogène. Il s’agit dans cette première phase d’établir un état des lieux des vestiges souterrains, de caractériser leur architecture et de proposer une première analyse de la dynamique d’exploitation. Au terme de cette première étude topographique, il est possible de dégager plusieurs enseignements. On dénombre actuellement 300 m de galeries dont 120 ont fait l’objet d’une reprise par les mineurs modernes. Sur les 180 m restants, il apparaît que les galeries sont creusées en travers bancs. C'est-à-dire hors du filon. Elles sont ouvertes à la pointerolle et présentent, lorsqu’il est possible de le déterminer, une section étroite (1,10 X 0,50 m). Les puits sont assez peu visibles. Ils permettent de joindre deux zones de travail, facilitent la ventilation et la circulation des hommes et des matériaux. Les chantiers sur le filon présentent des allures variées. Ils sont inclinés et suivent en cela la minéralisation. Ce sont, au final, de vastes vides que les mineurs ont comblé progressivement avec leurs propres déblais. Il est aujourd’hui parfois difficile d’y circuler. Les techniques de percement employées à Castel-Minier peuvent se résumer en deux grandes familles : le creusement à la pointerolle et le percement au feu. L’un comme l’autre se repèrent aisément par les formes qu’ils laissent : traces d’outils et formes tranchées de la galerie pour la pointerolle, formes arrondies et déblais en écaille pour la taille au feu. Parallèlement à ce travail de relevés et d’interprétation, une datation C14 a été effectuée sur des charbons pris en mine. Avec une probabilité de 93,7 %, la date se situe entre 1185 et 1295. Jusqu’à présent, la mine était donnée pour être du XIV e siècle. Cette datation se justifie parfaitement par les données d’archives comme de terrain. En fait, l’exploitation minière n’apparaît dans les archives qu’à partir du moment où apparaît un conflit pour sa possession. La datation C14 ne fait que mettre en lumière l’existence de cette mine antérieurement au problème qu’elle soulève. Une seule datation ne suffit pas mais cela met clairement en évidence la nécessité d’un cadrage chronologique que seule la fouille et des campagnes de datation pourront apporter. Les sondages en haldes et la datation Parallèlement au travail en mine, une série de sondages a été conduite sur les haldes, c’est à dire les déblais miniers en extérieur, pour dégager du matériel permettant leur datation. La difficulté résidait dans le choix de l’emplacement. En effet, la mine ayant été reprise ultérieurement à la période médiévale, il fallait choisir des haldes de la bonne période ! Si le choix a été judicieux à trois reprises, il n’a pas été possible de mettre au jour du matériel datant comme la céramique. Encore une fois, nous avons eu recours à la datation C14. Pris au pied d’un des sondages, les charbons ont fournis le résultat suivant : entre 1290 et 1405, soit l’ensemble du XIII e siècle qui est la période la mieux renseignée par les textes. Ici encore, une datation n’est pas suffisante. La multiplication des datations tant en mine qu’en extérieur permettra d’affiner la chronologie générale du site. La topographie de surface Il est remarquable que la zone ou se trouvent les anciens bâtiments (château et chapelle) se soit conservée en prairie. Ce terrain ouvert a permis de mettre en œuvre de manière relativement aisée une opération de topographie. A l’aide d’un théodolite à télémètre laser, nous avons pu collecter plus de 10 000 points qui couvrent la zone comprise entre la chapelle et le château. Le travail n’est pas achevé mais des éléments se distinguent clairement sur cette carte. La prospection géophysique Il a été possible de mettre en œuvre 5 modes de prospection géophysique qui peuvent se regrouper en deux grandes familles : les prospections magnétiques et les prospections électriques. La prospection magnétique a donné d’excellents résultats à Castel-Minier : nous avons probablement localisé au moins un four lié au travail du fer et l’extension du ferrier qui en découle. Cette information devrait permettre de déboucher sur une fouille rapide et précise de ces structures métallurgiques. Il se pourrait que soit mise au jour à Castel Minier une forge de mine dont la fonction principale est la réparation et l’entretien des outils des mineurs. La prospection pédestre (les meules) Un ensemble de 6 meules avait été répertorié par Claude Dubois, nous en comptons actuellement 10. Bien que chaque pièce soit unique, ces meules peuvent se définir comme suit. Elles présentent une face travaillée avec des stries radiales pour faciliter l’évacuation du minerai broyé et des stries circulaires qui sont autant de traces d’usure. Nous pouvons donc affirmer que toutes ces pièces ont servi. Elles sont percées d’un trou circulaire d’un diamètre d’une vingtaine de cm permettant le positionnement de l’axe d’entraînement. Accompagnant ce trou, l’emplacement de l’anille solidarise la meule à l’axe et permet ainsi sa rotation. Le diamètre des meules est en moyenne de 90 cm. L’épaisseur d’une vingtaine de cm varie assez fortement d’une pièce à l’autre et également sur une même pièce. En effet, la face externe n’a pas été retravaillée. Les vestiges médiévaux existants Enfin, nous avons profité de cette première campagne pour établir un relevé exhaustif des vestiges anciens encore en élévation sur le site. Il s’agit principalement d’un bâtiment donné pour une “ Chapelle ” et des restes d’un “ château ”. Pour la “ chapelle ”, seules les façades est et ouest et les angles nord-est et sud-ouest sont partiellement conservées en élévation. Les matériaux employés sont marqués par une forte prédominance du granit ayant un aspect émoussé. Les murs sont fait d’assises régulières, les rangs étant rattrapés par des plaquettes de schiste ou des cailloux. Les angles sont montés en besace avec des blocs cyclopéens. Le liant utilisé est un mortier de chaux blanchâtre relativement grossier, et les joints sont beurrés. La façade occidentale présente une baie obturée. Les vestiges sont plus nombreux dans la zone du “ château ”. Deux murs d’enceinte sont relativement bien conservés. Il s’agit du mur orienté nord-sud et d’un mur sous un roncier. Le premier repose nettement sur le rocher. Il montre encore une élévation de 2,30 mètres avec une épaisseur moyenne 60 centimètres. Il est en petit appareil avec moellons de granit et de schiste. Deux archères subissent encore. L’une sert actuellement de lucarne à la cabane du berger, l’autre est bouchée. L’autre mur d’enceinte est actuellement sous un roncier. Il s’élève sur 1,80 m. Son appareil est fait de moellons de granit et de schiste, avec prédominance du granit. Les assises sont régularisées par des cailloux et des plaquettes de schiste. Le tout est lié au mortier de chaux blanchâtre grossier. Le mur repose sur le rocher. En reprenant le texte de Jean de Malus, on peut voir à cet emplacement la fausse braie dont il fait mention. Toujours d’après le texte de Malus, il existe une tour d’angle, demi ronde. Sa place pourrait être légèrement devant l’entrée de l’actuelle cabane. 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Pointerole découverte par les archéologues
Plan de Castel Minier
Archéologues en plein travail
Florian Teyregeol, Archéologue, chargé de recherche CNRS et responsable des fouilles.
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