La Vallée du Garbet ____________________________________________________ valleedugarbet.free.fr

 

A : LE MILIEU NATUREL

I Le Glacier du Garbet
  1 : Le temps des glaciations

   2 : La Transfluence de Latrape
   3 : Le bassin d'Ercé
   4 : Calibrage des vallées et érosions post-glaciaires

II Lacs et Rivières de la vallée
  1 : Le bassin du Garbet
  2 : Les lacs de la vallée
  3 : La vie dans l'eau en montagne
  4 : La truite
  5 : Un exemple : l'étang de Labant

B: L'HISTOIRE

I Forges dans la vallée du Garbet.
   1 : Les forges.
   2 : Castel Minier.

   3 : La forge d’Aulus.
   4 : La forge d’Ercé.
   5 : Les deux forges d’Oust.
   6 : Synthèse.

II  Les Thermes d'Aulus
;

   1 : La naissance des thermes.

   2 : Le développement de la station.
   3 : Les retombées pour le village.
   4 : Le déclin.
   5 : La renaissance des thermes.

III La station de ski du Couserans.

   1 : Historique de la construction

   2 : Évolution de la station

I Les Forges de la vallée du Garbet.                               chapitre précédent <> chapitre suivant

         2 : Castel minier :

      Les premières exploitations minières, dans la vallée, " remonteraient à l’antiquité "(10) au pic des Argentières ( sur le plateau de Coumebière ). Mais il faut attendre le XIVème siècle, pour voir à Castel Minier une activité minière suffisamment importante pour que soit construite une forge.

      La première forge, implantée dans la vallée, semble être celle de Castel Minier : c’est sur ce site que l’on trouve les premières traces d’activité métallurgique.

      Avant de parler de la forge, une présentation de Castel Minier s’impose. Ce site est entouré d’un nombre important de galeries sur plusieurs sites ( les Raspes, Lauqueille, les Oueils )(11) d’où les mineurs sortaient de la galène pour en extraire du plomb et de l’argent ( la production annuelle est évaluée à 1200 kg d’argent )(12), d’un ensemble de ruines de bâtiments ( une forge, une motte castrale qui supportait un château, et une chapelle de mineurs )(13) et de vestiges divers ( restes de deux meules de granit qui servaient à broyer le minerai )(13).

      " Les sources écrites sont abondantes à partir du XIIIème siècle(…) elles se multiplient en France comme dans le reste de l’Europe. Il convient ici de distinguer mines de fer et mines polymétalliques. En effet, les minerais de plomb et de cuivre argentifère ont suscité de tous temps un vif intérêt de la part des pouvoirs publics et, par conséquent des sources écrites qui s’y rapportent sont relativement abondantes "(14). Le premier document écrit, sur ce site, date de 1319 (12) : c’est un acte du 28 septembre de la communauté de Saint Bertrand de Comminges, où il est fait mention d'un procès relatif à la mine d'Aulus ( écrit alors Olis ). Les documents, qui suivent, sont des arrêtés du Parlement de Paris émis sur des litiges miniers d’Aulus en mai 1322, mai 1324, avril 1330, et avril 1347(12). Un texte de 1340, remis au roi de Navarre et rédigé par son trésorier Paul Girardi, parle des mines d’Aulus et prouve le grand intérêt porté sur les mines d’argent à l’époque(12).

      Mais de nombreuses incertitudes existent sur le site malgré les documents existants et les fouilles archéologiques réalisées en 1990, et qui ont permis d’éclaircir certains points. On ne sait pas, par exemple, à quand remontent les premiers travaux : les résultats des fouilles donnent 1330 à1400 la présence de mineurs et autres ouvriers d’après les objets ( mobilier en céramique et en bronze ) retrouvés sur place ( " Par nos modestes sondages nous n’avons découvert aucun vestige susceptible de remonter à une période antérieure et de donner un début de confirmation aux légendes locales : site romain, huttes celtiques détruit au XIème siècle … ")(13). On ne sait rien sur le fonctionnement et sur la structure de la forge : par rapprochement historique, on peut dire que la forge était une Mouline. La présence de cette forge a était attestée par la découverte d’un crassier : des scories ferrugineuses ont été trouvées, ainsi que des scories dont " certaines ont un aspect inhabituel pour des résidus sidérurgiques (…) Il semble que les scories de la métallurgie de plomb ne soient parfois différentiables des scories de sidérurgie que par l’analyse "(13).

      Suite à cette incertitude, on peut avancer deux hypothèses sur le travail de la forge : elle a peut être servi à deux activités ( cohabitation du travail de réduction du minerai de fer et de la coupellation plomb/argent ), ou elle n’était utilisée que pour " la fabrication et la réparation des outils, notamment des mineurs, et divers objets à partir de lingots de fer "(13).

      On peut remarquer que dans la période d’activité de Castel Minier, un événement important survient : en 1347, se met en place le traité, unique dans les Pyrénées, qui fixe ‘ l’échange Fer/charbon’ entre la vallée de Vicdessos et les vallées forestières du Couserans : ce traité précise que le vicomte du Couserans, qui a deux moulines à alimenter, doit approvisionner les deux moulines de Vicdessos en charbon, contre le minerai de fer de la mine de Rancié. On ne possède pas de chiffre détaillant ce commerce, le seul document connu ne concerne que des périodes postérieures.

      Il y a alors une crise forestière importante dans la vallée de Vicdessos, due à l’arrivée de la technologie des moulines au début du XIVème siècle. Elles sont de grandes consommatrices en bois dans une vallée où le pastoralisme a, depuis le XIème siècle, déjà appauvri les ressources forestières. La solution à la crise est la création de " bédats "(15) ou forêts de réserve, et la mise en place de ce troc en attendant les résultats de la politique de contrôle sur son domaine forestier.

      La fin de l’exploitation de Castel Minier semble dater, d’après l’interprétation des fouilles, de la fin du XIVème siècle, alors que la date de 1349 est donnée par M Drillaud : à cette date la mine est mise sous séquestre au mois de juillet. A cette époque, " elle est la seule à avoir été occupée durant un laps de temps aussi long "(12). Vers 1850, Mr Galin, berger d'Aulus à construit une cabane et une grange sur ce site : jusqu'à cette date, on pouvait voir une tour, seuls reste de l'ancien bâtiment. On peut encore voir aujourd'hui des morceaux de mur de l'ancien édifice et les fondations de la tour. 

Bibliographie et Notes :

( 10 ) : en 1963 des tessons d’amphores romaines ont été retrouvés dans les haldes par une équipe du B.R.G.M. cf. DUBATIK Claude : Recherches sur les travaux miniers du Haut-Salat. 1er Partie : les mines d’Aulus-les-Bains, Imp Floquet, Saint-Girons, 1981., p 58.

( 11 ) : DUBATIK Claude : Recherches sur les travaux miniers du Haut-Salat. 1er Partie : les mines d’Aulus-les-Bains, Imp Floquet, Saint-Girons, 1981.

( 12 ) : VERNA Catherine : , Bulletin de la société Ariégeoise, science, lettres, et arts, tome LI, p200-200, Imp Fabro Saint-Girons, 1996. ADA 1PER ? :1996.

( 13 ) : DUBOIS Claude : Mines, métallurgies forêt dans les Pyrénées ariégeoises de l’Antiquité au Moyen Age, Groupement de recherche Isard, Toulouse Mirail, 1991.

( 14 ) : BRAUNSTEIN Philippe : Mines et métallurgie dans la France ancienne, ,p18, 198 . ADA Zq1427. 

( 15 ) : Journées PIREVS : Le temps de l’environnement : Toulouse, les cahiers de l’Isard, novembre 1997. ADA 8°2474.


Fouilles archéologiques


Galerie minière


Emplacement de l'ancien chateau

 

Index - La Vallée - Le Patrimoine - Le Sport - L'Eau dans la vallée du Garbet - Contact - Localisation - Mentions Légales - WebAnalytics

_________________________________________________________________________________________________________________________________________________

_