II Les lacs et les rivières de la vallée :                            chapitre précédent <> chapitre suivant

         2 : Les lacs de la vallée .

      Si tous les lacs(5) du secteur ont une origine glaciaire, ils ont des particularités liées à la vallée dans laquelle ils sont situés.

      Pour l'étang du Garbet et l'étang Bleu, on peut constater qu'ils sont installés chacun dans une dépression creusée par le travail de l'ancien glacier ( un ombilic important pour le premier étang, et un creusement plus modeste pour le deuxième ). Pour l'étang le plus bas c'est le verrou de granite qui fixe le niveau du plan d'eau, pour l'étang Bleu la moraine déposée lors du retrait, fixe le niveau du lac glaciaire : une quantité de sédiments bouche le verrou et augmente ainsi la quantité d'eau retenue. Le torrent du déversoir a créé un passage entre la moraine et la paroi rocheuse du verrou. Appliqué à la vallée de Fouillet, l'étang d'Aubé rentre dans le même cas ( ombilic ),

      Dans la vallée d'Ars, les étangs sont peu profonds. Ils sont situés dans une vallée suspendue et se sont installés dans de petites dépressions fermées par des verrous, ou des éboulis de rochers. La vallée supérieure se termine par un ressaut de plus de 100 m de haut, où on peut remarquer la présence d'une des cascades les plus hautes des Pyrénées : la cascade d'Ars.

      L'étang de Guzet est installé dans un petit ombilic creusé par un des deux bras du glacier du Mont Rouch d'Aulus ( par la partie qui ne rejoint pas directement le glacier de la vallée d'Ars ). Il est peu profond et il est placé sous l'impressionnant cirque glaciaire du Mont Rouch d'Aulus, large d'un kilomètre et de 1100 m de hauteur.Le dernier étang, se situe sur le plateau de Coumebière. 

      L'emplacement de l'étang de Labant a été creusé par le glacier qui occupait alors tout le plateau, dans un cirque de plus de 2 km de large, mais d'une épaisseur sûrement très modeste, peut être 150 à 200m de glace.

      Pour être complet sur les étangs de la vallée, on peut faire une remarque sur des plans d'eau aujourd'hui disparus. Il semble, en effet que d'après quelques indices ( toponymie locale par exemple ), que des étangs formés par des verrous rocheux se soient formés dans des zones devenues aujourd'hui des prairies de fauches. Les hommes de la vallée à une époque non déterminée ( antiquité ou moyen age ? ) ont asséché ces étangs pour récupérer des parties planes et fertiles. Ces étangs auraient occupé au moins quatre zones entre Aulus et la Comanie.

Notes :

( 4 ) : Baptisé ainsi en hommage à M Georges GRAMONT président de la Société de Spéléologie du Plantaurel et ardent prospecteur du réseau de Mont Béas.

( 5 ) : Si les étangs et les lacs sont appelés indifféremment Etangs dans la vallée et dans les Pyrénées, on peut préciser qu'un étang est un plan d'eau peu profond alors qu'un lac a une profondeur suffisante pour qu'il ait "un gradient vertical de caractéristiques écologiques ( en particulier lié à la température ) : SEBASTIEN Michel : Ariège, Milieu naturel, Ed° Bonneton, p185-231, 1996. p 73.

Ruisseau de Labant sous la neige