La Vallée du Garbet ____________________________________________________ valleedugarbet.free.fr
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A : LE MILIEU NATUREL
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II LES THERMES : d'Aulus à Aulus-les-Bains. chapitre précédent <> chapitre suivant 1 La naissance des Thermes. Les eaux thermales d’Aulus ont presque 20 siècles. Lors de travaux de captage réalisés en 1845 et en 1872 sur la source d’Armagnac, du mobilier a été mis à jour : un plancher en chêne, des débris de poteries et de verre et surtout trois pièces de monnaie à l’effigie de Claude ( 10 av-JC, 54 ), Néron ( 37, 68 ) et Titus ( ? ). Ceci permet de supposer que les ’ romains ‘ au cours du 1er siècle de notre ère, alors implantés à Vic d’Oust, sont venus à Aulus pour les propriétés de ses eaux. Ce n'est qu'au début du XIXème siècle que la véritable histoire commence. La tradition locale attribue au Lieutenant Darmagnac( I ) la découverte des bienfaits des eaux d’Aulus en 1823. Le lieutenant Darmagnac est affecté à Aulus en 1822 avec un détachement du 4eme Régiment de Ligne. La mission officielle de ces soldats était de déployer un cordon sanitaire pour empêcher la propagation d’une épidémie de fièvre jaune qui sévissait à Barcelone. Mais le lieutenant, alors âgé de 29 ans, est gravement malade et va trouver à Aulus un remède à son mal : " Cet officier était depuis longtemps en proie à une maladie syphillique qui l’avait exténué. Un jour (...), il fut frappé de la couleur rouillée que présentait la vase d’un petit ruisseau et de l’épaisse couche gélatineuse formée à sa surface. Il crut reconnaître une eau minérale, et poussé par un secret instinct, il voulut essayer si elle ne le guérirait pas. Vainement on lui représenta que cette eau devait être insalubre, que le ruisseau était plein de crapauds ( attirés sans doute par la douce température de la source ) que les gens du pays n’osaient ni s’y laver les mains ni y laisser boire le bétail, l’officier persista, il en but 4 ou 5 coups de suite, et bientôt après il courait... sous l’influence de l’action purgative. Content de cette première expérience, il résolut d’en user les jours en bains et boissons. Dans l’espace de 25 à 30 jours il se trouva mieux reprit de l’embonpoint et fut enfin guéri."(1) Voici donc l’histoire des premiers effets des eaux d’Aulus, rapportée en 1845 par le Docteur Bordes-Pagès inspecteur des Eaux Thermales d’Aulus. Ce même docteur précisera plus tard en 1871 que : " le Lieutenant Darmagnac demanda en 1828 à faire partie de l’expédition pour la délivrance de la Grèce ; il fut tué peu de temps après le débarquement"(2). Cette découverte va marquer le début du thermalisme à Aulus, qui va progressivement s’équiper pour accueillir les curistes. On ne peut pas parler de guérison, car l’eau ne soigne pas de la syphilis, mais il semble qu’elle soulage des douleurs et des divers problèmes cutanés conséquents aux différents stades d'évolution de la maladie. Dès 1824, M Souquet Jean-Pierre François( II ) propriétaire du terrain, au pied de Las Costes, où se trouve la source la plus importante va faire construire une baraque : " en planches recouverte d’un toit de paille elle abrite une baignoire en bois"(3). M Souquet est " affecté d’un rhumatisme, qui l’oblige à se tenir incliné sur le coté, pour lequel il allait chaque année à des eaux thermales et voulut à son tour essayer. Apres un certain nombre de bains, il éprouva d’assez bons effets pour en répéter l’usage tous les ans "(4). La réputation des bains gagne petit à petit les environs : " divers malades s’y rendent des localités voisines avec un espoir mêlé de défiance et de curiosité "(4). En 1828, M Souquet s’associe avec M Degeilh Antoine, notaire à Ercé, pour la construction d’un bâtiment plus conséquent. Les thermes fonctionnent du 15 juin au 15 septembre. Les premiers curistes ou ‘ buveurs ‘ devaient être assez nombreux, puisqu'un voyageur, M Chaussenque précise que " chaque jour de nombreux buveurs viennent s’y gorger de ses eaux déjà souveraines pour les maux d’estomacs, la bile, et même pour cette maladie fléau de l’humanité dont on cache l’horreur sous l’euphonie d’un mot grec : la syphilis"(5). Les thermes ne semblent pas trop évoluer pendant une quinzaine d’année. Jusqu’en 1844, où le Général de Saint Paul, Conseiller Général de l’Ariège, " assidu client des eaux d’Aulus "(7) va promouvoir la station thermale grâce à l’aide du Préfet de l’Ariège M. de la Rhohëllerie. Le Préfet va présenter devant le Conseil Général un rapport sur les sources thermales de l’Ariège, et à cette occasion il va faire une proposition originale pour la vallée du Garbet ( III ) : il propose de vérifier les effets de l'eau sur des patients atteints de syphilis. Un crédit de 700 francs va être voté pour cet essai réalisable pour la saison de 1845. Cette première proposition n’a pas était suivie, et est reconduite en 1846, avec un médecin, le Docteur Monnereau Prosper ( IV ), qui se charge de suivre l’expérience. Alors que des travaux sont effectués pour améliorer le captage de la source Darmagnac, et que l’on découvre un plancher ‘romain’. Un rapport de la préfecture indique que les expériences réalisées " ont eu les résultats les plus favorables " dépassant même les espérances. Le Préfet ajoute : " l’efficacité des eaux d’Aulus ne peut être révoquée en doute... "(9) (V). En 1847, une analyse scientifique est réalisée par deux professeurs à Toulouse : M Filhol et M Pinaud. En 1848, un arrêté préfectoral du 17 juillet, charge le Docteur Bordes-Pagès de l’inspection des eaux thermales d’Aulus. Il rédige un premier rapport, dés le 20 octobre, où il mentionne, entre autre, une vingtaine de cas de guérison : différents niveaux de maladies syphilitiques, problèmes de menstruations, etc... Cette même année après un séjour à Aulus, le Docteur Quod l’aîné, Chirurgien en chef de l’Hospice civil et militaire de Foix et Inspecteur adjoint des eaux d’Ax, fait parvenir au Conseil Général un rapport sur la nature des Eaux Minérales d’Aulus à qui il prédit un grand avenir. Notes : ( I ) : Le Lieutenant Jean Paul Darmagnac est né à Toulouse le 20 mars 1793. ( II ) : En 1835, James Erskine Murray visite, en compagnie du professeur D J Forbes, les environs d’Aulus. Ils sont hébergés par M Souquet, " propriétaire du bain public, de la forge et de l’établissement "(6) où il allait passer la nuit, " dans la grande maison du village, où nous trouvâmes deux lits dont on nous dit qu’ils étaient à notre disposition"(6). C’est le premier hôtel du village qui va devenir l’Hôtel Souquet après quelques travaux en 1845. ( III ) : " Vous faites traiter à Saint Lizier, les syphilitiques que la débauche rend si dangereux pour la santé publique. Ne pourrait-on envoyer 5 ou 6 de ces malades à Aulus sous la direction d’un médecin qui, jour après jour, constaterait la position des malades, l’effet produit par les eaux ? Si ces malades ou au mois plusieurs d’entre eux recouvrait entièrement la santé, sans aucun autre traitement que l’usage des eaux l’épreuve serait concluante et le Gouvernement ne pourrait se refuser à seconder un semblable établissement. (...) , Messieurs, (...), si les preuves sont concluantes, vous aurez dans un avenir proche procuré à ce canton une aisance et une prospérité, que son territoire et son industrie ordinaire ne lui permettent pas d’espérer"(8). ( IV ) : le docteur est originaire de Montardit. ( V ) : M. Monnereau rajoute que la pluie et le mauvais temps du début de l’année ont empêché les travaux de réparation aux " thermes et aux bâtiments d’habitation"(9). Références : ( 1 ) : Docteur BORDES-PAGES : Rapport sur l’histoire et les propriétés thérapeutiques des eaux thermales d’Aulus dans le département de l’Ariège, Daladour, Toulouse, 1849. ADA Zo25/3. ( 2 ) : Docteur BORDES-PAGES : Extrait d’une notice sur les eaux minérales d’Aulus, Imp veuve Pomiès, Foix, 1871. ADA Zo680 et/ou Zo29/16. ( 3 ) : DESCHAMPS Jean-Louis : Le Lieutenant Darmagnac et les débuts du thermalisme à Aulus, Les Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet n° 7, Aulus-les-Bains, p 1-17, 1995, p 9. ( 4 ) : Docteur BORDES-PAGES : Rapport sur l’histoire et les propriétés thérapeutiques des eaux thermales d’Aulus dans le département de l’Ariège, Daladour, Toulouse, 1849. ADA Zo25/3., p 10. ( 5 ) : CHAUSSENQUE Vincent : Les Pyrénées ou voyages pédestres dans toutes les régions de ces montagnes depuis l’océan jusqu’à la Méditerranée, Imp Noubel, Agen, volume 2, p 157-174, 1834. ADA 8°19/2. ( 6 ) : MURRAY J-E : A summer in the Pyrénées, volume 1, dans Les montagnes d’Aulus et d’Ustou : hier et aujourd’hui, Imp Floquet, Saint-Girons, p 144-149, 1983. ( BOURNETON André ). ( 7 ) : D’ASSIER Alphonse : Souvenir des Pyrénées : Aulus-les-Bains et ses environs, Gimet, Toulouse, 99 p, 1872. ( 8 ) : CONSEIL GENERAL : Rapports du Préfet, p 141( 1844 ), 1843-1846. ADA 1N15. ( 9 ) : CONSEIL GENERAL : Rapports du Préfet, p 56( 1845 ), 1843-1846. ADA 1N15
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