La Vallée du Garbet ____________________________________________________ valleedugarbet.free.fr

 

A : LE MILIEU NATUREL

I Le Glacier du Garbet
  1 : Le temps des glaciations

   2 : La Transfluence de Latrape
   3 : Le bassin d'Ercé
   4 : Calibrage des vallées et érosions post-glaciaires

II Lacs et Rivières de la vallée
  1 : Le bassin du Garbet
  2 : Les lacs de la vallée
  3 : La vie dans l'eau en montagne
  4 : La truite
  5 : Un exemple : l'étang de Labant

B: L'HISTOIRE

I Forges dans la vallée du Garbet.
   1 : Les forges.
   2 : Castel Minier.

   3 : La forge d’Aulus.
   4 : La forge d’Ercé.
   5 : Les deux forges d’Oust.
   6 : Synthèse.

II  Les Thermes d'Aulus
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   1 : La naissance des thermes.

   2 : Le développement de la station.
   3 : Les retombées pour le village.
   4 : Le déclin.
   5 : La renaissance des thermes.

III La station de ski du Couserans.

   1 : Historique de la construction

   2 : Évolution de la station ation

II LES THERMES : d'Aulus à Aulus-les-Bains.                        chapitre précédent <> chapitre suivant

         3 Les retombées pour le village

      Les retombées sur le village et ses habitants n’étaient pas négligeables. Tout d’abord, au niveau des emplois : le travail ne manque pas pendant la saison thermale. Les thermes ont besoin de personnel pour donner les eaux dans les buvettes de la grotte artificielle ; pour les bains qui nécessitent des lavandières et des repasseuses pour tout le linge utilisé. Les hôtels ont aussi besoin de monde : femmes de chambre, lavandières, repasseuses, commis de cuisines et d’écuries, etc…

      Les habitants d’Aulus mais aussi des environs fournissent des denrées de tout genre : champignons, gibier, truites, légumes, fruits, beurre, fromages, etc … Le gibier venait parfois d’autres vallées : les chasseurs de la vallée de Vicdessos portaient les Isards jusqu’aux hôtels de la station thermale, qui préparaient des civets renommés et appréciés des touristes. Il y avait même des personnes du village qui étaient devenues de vrais spécialistes de la pêche à la truite, qui devenait leur principale occupation vue la demande importante des touristes.

      Les habitants fournissaient aussi les touristes qui logeaient dans les Maisons Meublées. En effet, " ces maisons recevaient comme dans un hôtel classique avec les chambres et le service à table. Mais, les pensionnaires devaient fournir, chaque jour les éléments des repas et indiquer les menus désirés à la cuisinière. " Le marché se faisait le matin. D’une part, les femmes du village vendaient leur production, le long du Garbet, en plein air : beurre enveloppé dans une feuille de chou, saucisson ( pur porc aux extrémités pour la ‘ taste ‘, mais parfois chèvre au milieu ), haricots verts et salades cueillis le matin, œufs de ‘vraies’ poules, etc… Pour les autres produits, les achats se faisaient chez les commerçants du pays. (…) Pour compléter ces nourritures, on pouvait acquérir aussi les champignons, les fraises des bois, les myrtilles et les framboises que les petits paysans venaient vendre à domicile. (…) A cet effet, dans une pièce fraîche ( souvent au sous-sol ), chaque famille disposait d’un garde-manger où se trouvait le fond de cuisine : huile beurre, vinaigre, sel, etc…, et dans lequel chaque jour on disposait les aliments à consommer dans la journée "(14).

      Il existait aussi des pièces qui servaient de remise, dans les sous-sols des hôtels. Dans ces remises était placée la marchandise que les Porteurs de Glace du village amenaient au petit matin. Ces hommes " partaient de nuit. Après plusieurs heures de marche, arrivés sur place, il fallait découper avec une hache laissée là-haut, un bloc de 80 kg environ que chacun hissait sur ces épaules en prenant appuis sur les rochers. La charge de glace était placée dans un sac de grosse toile (…) : des peaux de moutons isolaient le corps de la froidure. Il fallait veiller au bon équilibre du fardeau et s’appuyer (…) sur le bâton"(15) pour amortir le poids de la glace qui rendait les descentes périlleuses.

      D’autant plus que les chemins empruntés par ces porteurs n’étaient pas ( et ne sont toujours pas ) faciles. Le Pas de Ribaute est un de ces passages, très réputé à Aulus pour sa difficulté : c’est le seul passage qui permet de monter à la Pique ( Mont-Béas ) qui abrite le névé le plus proche du village. Il fallait du courage pour traverser, au petit jour, ce passage de 50 cm de largeur et de 5 m de long ( d’où l’on peut voir le village 1000m en dessous à 2 km à vol d’oiseau et le ravin de la Bézote ). " Certains porteurs étaient plus adroits que d’autres dans cet exercice : les anciens racontaient qu’un jour ‘ Jouan deï Gat ‘ du hameau de Labouche, dut laisser son fardeau à l’un des frères Rogalle car il ne pouvait passer le Pas de Ribaout "(15).

      Certains porteurs n’utilisaient pas de chaussures : ils étaient habitués à marcher pieds nus, et c’était pour eux " la meilleure façon de marcher en montagne et de sentir le sol". " Ils redescendaient assez tôt le matin puis, le bloc de glace pesé, un bon repas pris dans les cuisines de l’hôtel, ils repartaient travailler (…). Le transport de la glace venait s’ajouter aux autres travaux (fauchaison, fenaison, récolte, etc…) et permettait de gagner quelque argent supplémentaire. "(15). La marchandise se vendait 2 sous par kilogrammes de glace ou se vendait au fardeau : " Biros jean Patten et sa femme vendaient au fardeau à l’Hôtel du Midi. Tous deux transportaient la glace du pied du Mont-Rouch, la femme laissait sa charge près du village, le mari après avoir déposé la sienne venait alors la rechercher, car, porté par une femme et même aussi lourd, le fardeau aurait été moins payé "(15). Les névés de la Pique, du Clot deï Ban dans la vallée d’Ars, de l’étang du Garbet étaient les plus gros réservoirs pour ce commerce : en début de saison les névés les plus petits étaient amputés, alors qu’à la fin de l’été seul les trois valeurs sûres, citées plus haut, étaient exploitées.

      Dans les boutiques de l’Allée des thermes, les aulusiens proposaient des boissons hygiéniques et digestives ( tisanes classiques ), mais aussi des préparations beaucoup plus originales. C’est le cas du Bouillon d’Herbes de Madame Catherine Robert, le plus connue et le plus secret d’Aulus. Le mystère, " soigneusement entretenu "(16) sur la composition de ce bouillon c’est perdu " à la mort de la dernière descendante de cette famille. Toutefois, les préparations d’autres personnes nous ont permis de connaître certains ingrédients utilisés. C’était en fait un mélange de plantes cultivées ( blettes, carottes, oignons ) et de plantes sauvages ( pointes d’orties et feuilles d’oseilles ). A la demande du client, était parfois rajoutée une décoction d’ail. Les herbes n’entraient donc que pour partie dans ce bouillon "(16). Ces bouillons étaient soit le fruit de connaissances empiriques de " grands-mères " sur le bienfait de certaines plantes ; soit une supercherie qui profitait de l’ignorance et de la crédulité de l’époque ; soit un mélange des deux aspects …

      La municipalité de la commune a des retombées financières, de l’activité touristique, assez importantes : " 4000 F payé par la société "(17). Des projets divers vont voir le jour poussés par une certaine aisance financière de la mairie : " construction d’un funiculaire pour la distraction des baigneurs "(18) en 1880, rachat des pâturages de l’étang de Lers de la commune du Port. Mais les investissements nécessaires à l’ " embellissement du village et à l’entretien des chemins "(17) auront raison de ces projets.

Références :

( 14 ) : Les Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet n° 9, Aulus-les-Bains, p 22-27, 1996.

( 15 ) : Les Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet n° 2, Aulus-les-Bains, p 19-20, 1992.

( 16 ) : Les Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet n° 10, Aulus-les-Bains, p 8-9, 1996. 

( 17 ) : SENDRAIL Geneviève, DURAND Philippe : Guide du Haut-Salat, Imp Floquet, Saint-Girons, p 193-198, 1981, p 195.

( 18 ) : ADA 2o169. 


Entrée du parc thermal


Porteurs de glace aulusiens


Buvettes et donneuses d'eau

 

 

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