La Vallée du Garbet ____________________________________________________ valleedugarbet.free.fr

 

A : LE MILIEU NATUREL

I Le Glacier du Garbet
  1 : Le temps des glaciations

   2 : La Transfluence de Latrape
   3 : Le bassin d'Ercé
   4 : Calibrage des vallées et érosions post-glaciaires

II Lacs et Rivières de la vallée
  1 : Le bassin du Garbet
  2 : Les lacs de la vallée
  3 : La vie dans l'eau en montagne
  4 : La truite
  5 : Un exemple : l'étang de Labant

B: L'HISTOIRE

I Forges dans la vallée du Garbet.
   1 : Les forges.
   2 : Castel Minier.

   3 : La forge d’Aulus.
   4 : La forge d’Ercé.
   5 : Les deux forges d’Oust.
   6 : Synthèse.

II  Les Thermes d'Aulus
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   1 : La naissance des thermes.

   2 : Le développement de la station.
   3 : Les retombées pour le village.
   4 : Le déclin.
   5 : La renaissance des thermes.

III La station de ski du Couserans.

   1 : Historique de la construction

   2 : Évolution de la station

II LES THERMES : d'Aulus à Aulus-les-Bains.                        chapitre précédent <> chapitre suivant

         2 Le développement de la station.

      En 1849, un troisième série de travaux permettent d’agrandir les bâtiments : ils sont réalisés par les propriétaires. C’est 300 m2 qui abritent les 13 cabines dont 12 pour les bains et 1 pour les douches, et un salon d’attente. Le premier étage est divisé en plusieurs pièces dont le cabinet du docteur. Alors que l’abbé Bacque, en 1849, " conçut le projet de fonder un second établissement thermal... qui, par ses prix réduits, serait plus spécialement affecté à la classe pauvre …Il fit élever une modeste construction en arrière de l’établissement Degeilh. Quelques temps après, … la buvette Bacque et les bains qui s’y trouvaient furent vendus par licitations et passèrent aux mains de M. Degeilh"(10).

      Mais l’ambiance, dans la petite station thermale, ne semble pas encore réjouir les curistes, si l’on en croit M. Eugène Reynis, journaliste toulousain. En 1852, il vient à Aulus passer quelques jours(11) : Le 10 septembre 1852 " Je m’ennuis prodigieusement dans ce triste séjour, chétif village, je vous le répète, composé de quelques chaumières plus ou moins rapprochées les unes des autres, que commence à dominer deux ou trois maisons plus élevées, auxquelles on a donné le nom d’Hôtel de Paris, de France et d’Angleterre … "

      Le village ne semble pas avoir trop évolué depuis les visites de Chaussenque une vingtaine d’année auparavant : seuls trois hôtels sont ouverts, dont l’Hôtel de Paris construit en 1851, l’Hôtel de France qui existe depuis quelques années, et l'Hôtel d’Angleterre. En 1857 est construit l’Hôtel Georges, puis en 1865 est terminé l’Hôtel Jean de Massat. En 1866, le premier bâtiment de l’Hôtel du Parc est construit par M. Ponsolle ( le pavillon du milieu ), alors que M. Biros ouvre le Grand Hôtel du Midi, et que le Grand Hôtel est inauguré le 15 août 1871 par M. Calvet. Le premier bureau de Poste est installé en 1869. Depuis 1872, de petits hôtels ouvrent leurs portes ainsi que les premières maisons meublées.

      Mais la période, qui offre les évolutions les plus importantes pour Aulus, est marqué par une série de changements de propriétaires des thermes : en 1870, M. Degeilh vend à M. Belot ancien Consul de France à San-Salvador, puis c’est au tour de M. Barthet, notaire à Saint-Girons, de racheter les deux petits établissements à la fin de 1871. M. Barthet va réaliser une série de travaux pour améliorer les installations. Fin 1872, il fait détruire les deux petites buvettes Bacque-Darmagnac, de nouveaux captages permettent de découvrir la source des Trois Césars et la grotte artificielle, qui va abriter les sources, est construite au printemps 1873. En 1874, un nouvel établissement de bains est construit, ce qui permet de doubler les cabines de bains, un service de douches est établit, une vaste galerie de promenade est ouverte à l’intérieur de l’édifice, et des salles pour la mise en bouteille des eaux.

      En 1877, M. Calvet, propriétaire du Grand Hôtel, et M. Laporte, entrepreneur à Aulus, achètent une source inexploitée au voisinage des grottes et en réalisant de nouveaux captages trouvent une nouvelle source. Ils construisirent deux buvettes qui portaient leurs noms.

      Le premier journal édité au village est né cette même année : La Revue Thermale d’Aulus (VII). Elle a était créée par M. Barthet pour promouvoir la station, informer les curistes sur les caractéristiques des eaux et sur la vie au village.. Le rédacteur de la revue est M. Sthal qui est le pseudonyme de M. Alphonse d’Assier, auteur du premier livre sur Aulus, dont la première édition est parue en 1872. Les docteurs de la station participent à la revue en écrivant divers articles " de propagande médicale "(12) sur les applications thérapeutiques des eaux d’Aulus. Les premières publicités apparaissent dans le journal : les hôtels et les cafés. Dans le premier numéro, on trouve des chiffres sur la fréquentation de la station ( 3000 malades à la buvette ) et les premiers écrits sur le projet de ligne de chemin de fer entre Saint-Girons et Oust.

      C’est encore en 1877 que le premier casino est construit par M. Rumeau, maître de poste à Saint-Girons. Il ouvre ses portes en août, dirigé par M. Lorca, où se produiront les artistes du Théâtre des Variétés de Toulouse pour la première saison. Le propriétaire du " Petit Casino paya sa bienvenue en versant aux mains de la municipalité d’Aulus les fonds qui devaient servir à la construction et à l’installation du Télégraphe, en 1878 "(12) (VIII). Et c'est toujours en 1877 que le quatrième Hôtel du Parc est terminé.

      En 1880, " M. Barthet vend ses droits à M. Hirschler, qui s’occupait, depuis quelques années à Paris, de la vente des eaux d’Aulus "(12). Il achète également le Grand Hôtel à M. Calvet, le deuxième établissement thermal Calvet-Laporte ( en 1881 ), et les Hôtels du Parc ( 120 chambres meublées ). Ces derniers vont faire l’objet de toutes les attentions de la part de M. Besson, représentant à Aulus du nouveau propriétaire : installation d’une nouvelle usine à gaz qui permettait d’éclairer tout le terrain du Parc jusqu’aux thermes ( grâce à 250 becs de gaz ), construction du Grand Casino en 1882, un kiosque à musique où chaque après-midi vont jouer 20 musiciens, le Parc abrite une imprimerie en 1883 pour la revue des thermes, etc…

      En 1884, c’est le Comptoir d’Escompte qui possède la majorité des actions de la Société générale des eaux d’Aulus.

      A cette période la société possède les thermes, des hôtels, un casino, une imprimerie, elle accueil 3000 curistes qui prennent bains et douches du 15 mai au 15 octobre, et exporte 150000 bouteilles d’eau minérale par an vers Paris et Lyon où sont installés des dépôts ; Aulus compte presque 1000 habitants, 15 hôtels dont 3 de premier ordre ( le Grand Hôtel, le complexe des Hôtels du Parc, l’Hôtel du Midi ) qui abritent des cafés, des salons de lecture, de conversations, de compagnie, des billards, des pianos, etc, 30 maisons meublées, soit un total de 1000 couchages pour les touristes, et des commerces en tous genres : épicerie, boucherie, librairie, salon de coiffeur, bazar universel, pharmacie, photographe( IX ), bottier, etc …

      Cette explosion d’investissements va marquer le départ de la course pour l’amélioration de la station thermale qui doit rattraper et faire mieux que ses illustres concurrentes, entre autre Bagnères de Bigorre et de Luchon. Notamment avec le complexe des Hôtels du Parc qui est l’image de marque, la vitrine d’Aulus, et est équipé des derniers progrès techniques : installation de l’électricité en 1891 par exemple. Tout cela pour attirer un tourisme mondain, qui défile par listes impressionnantes sous la rubrique " Mouvement des étrangers "(13) des journaux. C’est le début de l’age d’or pour le village, mais les profits ne sont pas partagés par beaucoup de monde, c’est une poignée de personnes venues investir leurs capitaux qui s’enrichissent dans le nouvel Aulus, dans le bas du village. Alors que le vieil Aulus après avoir regardé les curistes comme des pestiférés, va essayer de profiter des bienfaits des thermes pour améliorer leur quotidien.

Notes :

( VI ) : médecin à Seix, né dans ce village le 20 mai 1815.

( VII ) : La revue est publiée le jeudi et dimanche, puis seulement le dimanche, au prix de 10 centimes.

( VIII ) : En 1879, un portail en fer de 5 tonnes est placé à l’entrée du casino.

( IX ) : M. Chafré dont la première publicité est publiée dans la Gazette d’Aulus en 1885. 

Références :

( 10 ) : Revue Thermale d’Aulus, 1877-1880. ADA 2PER99/1878, p 51.

( 11 ) : Les Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet n° 14, Aulus-les-Bains, p 22-27, 1998.

( 12 ) : La Gazette d’Aulus, 1881-1886. ADA 2PER63/1881.

( 13 ) : Aulus Mondain, 1894-1900. ADA 2PER17/1894.


L'Hôtel du Midi


Rue principale et l'hôte de France


Le Petit Casino


Etablissement thermal construit en 1874

 

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